Rencontre avec Solène Bansard, arbitre normande

Publié le 09/03/2021

L’arrêt des compétitions de football amateur touche tout le monde, y compris les arbitres ne pouvant plus exercer sur les terrains le week-end. L’absence du football est aussi un réel manque pour bon nombre d’entre eux.

Rencontre cette semaine avec Solène Bansard, qui nous partage sa passion et sa vision de l’arbitrage ainsi que son ressenti de la situation inédite dans laquelle nous nous trouvons actuellement. 

Bonjour Solène, pouvez-vous vous présenter ?

Bonjour, je me nomme Solène Bansard j’ai 28 ans dans la vie je suis préparatrice en pharmacie et arbitre depuis que j’ai 15 ans, j’ai commencé en novembre 2007 l’arbitrage.

Pourquoi êtes-vous devenue arbitre ?

Je suis devenue arbitre après avoir joué pendant 13 ans et suite à une blessure les médecins ont refusé que je rejoue au foot.

Mais je voulais à tout prix continuer dans le foot le président de mon club, ainsi que mes parents mon aidé à trouver une solution et m’ont donc proposé de passer l’examen d’arbitre. Chose que j’ai accepté et 14 ans après je suis toujours dans cette belle aventure.

Quel est votre souvenir le plus marquant de votre carrière d’arbitre ?

Des souvenirs j’en ai beaucoup. Mais le plus marquant de tous restera mon premier match en D2 à Lorient même si j’avoue j’étais très stressée.

Il y en a d’autre bien évidemment, le stage à Clairefontaine avec des arbitres de D2 et D1 féminines.  

J’apprécie tout autant les stages de début saison partagés avec les collègues arbitres, les stages avec l’ETRAF qui nous permettent de progresser et partager avec les autres arbitres féminines.

Quel est votre vision actuelle de l’arbitrage ?

Je pense qu’il faut toujours se former pour être prêt lors des matchs, car le jeu évolue toujours.

Savoir être à l’écoute, savoir dialoguer avec les différents protagonistes tout en faisant respecter les règles du jeu. Et toujours prendre du plaisir à arbitrer.

Comment attireriez-vous plus de personnes vers l’arbitrage ?

Il n’est pas facile d’attirer des personnes à l’arbitrage.

Il faut faire découvrir notre rôle que ce soit avant pendant ou après le match, en accompagnant des arbitres sur leurs matchs,

En accompagnant les arbitres qui débutent afin de ne pas se sentir seul, se sentir soutenu afin d’apporter des réponses à des interrogations qui pourraient avoir lieu et faire progresser. Cette action a été très importante pour moi qui a été accompagnée par les deux autres arbitres de mon club.

Et pour les plus petits en leurs faisant découvrir l’arbitrage pendant les séances d’entrainement. Leur donner le rôle d’arbitre chacun leur tour lors des petits jeux qu’ils feront.

Comment vivez-vous la situation inédite dans laquelle nous nous trouvons ?

Et bien assez étonnamment plutôt bien.

Du fait de mon métier je n’ai jamais vraiment été confinée. J’ai toujours travaillé, avec quelques craintes tout de même mais tout va bien.

Le plus dur est de ne plus avoir le droit d’aller arbitrer, d’entrer sur le terrain et donner le coup d’envoi pour 1h30. Ne penser qu’au match avec des collègues arbitres.

Comment continuez-vous à vous entrainer malgré le contexte ?

En cette période de couvre-feu c’est un peu plus compliqué.

Mais je continue un peu de course à pied et vélo avec des copines quand cela est possible. C’est toujours plus sympa que seule.

Interrogée également sur la mixité grandissante dans l’arbitrage, Solène Bansard nous répond :

Le foot est un milieu qui est très masculin mais le foot féminin se développe beaucoup c’est dernières années. 

Pour ma part j’arbitre aussi bien des hommes que des femmes et les deux sont différents, ce qui permet de progresser, acquérir de l’expérience pour toujours mieux gérer son match.

Des hommes qui arbitrent des femmes ou des femmes qui arbitrent des hommes peu importe. Ce qui compte c’est de faire respecter les lois du jeu et mener à bien une rencontre.

Il faut avouer qu’un match masculin dans l’impact physique n’est pas pareil qu’un match féminin, même si ça a beaucoup évolué. Et en effet, arbitrer en tant que femme un match masculin fait évoluer. Mais un homme qui irait arbitrer un match féminin progressera aussi.

Nous avons la preuve cette année avec Stéphanie Frappart qu’une femme peut évoluer chez les hommes.

Par François Lansel

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