Drapeau à la main, il aura parcouru les terrains de France, d’Europe et du Monde pendant plus de 30 ans. Du stade de Barentin en 1990 au stade 974 de Doha en 2022 pour officier sur un 8ème de finale de Coupe du monde avec le Brésil tout en passant par une finale de la Ligue des Champions en mai dernier entre le Real Madrid et Liverpool, Cyril Gringore a arbitré sur plus de 600 matchs au niveau professionnel. 

Mercredi dernier au Parc des Princes, lors de PSG-Strasbourg, le Normand a oeuvré sur son 400ème match de Ligue 1 et le dernier d’une carrière exceptionnelle d’arbitre commencée en 1990 en Seine-Maritime.

Arbitre assistant depuis 2002, il aura gravi tous les échelons en trente-trois ans de carrière. District, Ligue puis FFF en 2000, Cyril passera arbitre UEFA en 2007 et enfin arbitre FIFA en 2010. 

Malgré un emploi du temps chargé avec des déplacements aux quatre coins du globe, le natif de Barentin est resté très proche de la Ligue. Il y intervient régulièrement comme en juin dernier où, avec les jeunes du Pôle Espoir Normandie, il est revenu sur la fonction d’arbitre.

Nous sommes allés à sa rencontre….

L.F.N. : Comment as-tu abordé cette dernière rencontre ?

Cyril Gringore : Je tenais à faire un dernier match en France après la Coupe du Monde afin de pouvoir arbitrer devant mes proches et aussi de savoir exactement quand je ferai réellement mon dernier match ce qui n’est pas le cas à la Coupe du Monde puisque nous ne savions pas quand aurait lieu notre dernier match. 

J’ai essayé d’aborder la rencontre à Paris (PSG/Strasbourg) comme un match classique même s’il y avait naturellement de l’émotion. Je pensais forcément aux gestes habituels que je faisais pour la dernière fois (reconnaissance de la pelouse, préparation dans le vestiaire, entrée sur le terrain…). Au moment du coup de sifflet final de Clément j’ai ressenti de la satisfaction suite à ce dernier match et j’ai repensé à l’ensemble de ma carrière. 

 

L.F.N. : Quel recul portes-tu sur cette magnifique carrière ? 

C.G. : Je mesure la chance que j’ai eu de vivre tous ces moments tout au long de ma carrière. Je n’aurais jamais imaginé, quand j’ai commencé l’arbitrage en 1990 suite à la demande d’un dirigeant de mon club de l’époque (le FC BARENTIN) que ma carrière d’arbitre serait aussi longue et aussi aboutie. 

Ça a été une aventure sportive et humaine exceptionnelle avec de nombreuses rencontres (dirigeants, joueurs, délégués et bien sûr arbitres) et des voyages dans une cinquantaine de pays dans lesquels je ne serais probablement pas allé sans l’arbitrage. 

L.F.N. : Quel message pourrais-tu donner aux jeunes arbitres ? 

C.G. : J’encourage tous les jeunes (et moins jeunes) qui sont passionnés par le football à venir découvrir l’arbitrage. Outre le fait que cette activité sportive permet de s’affirmer et de développer des qualités de gestion, de management et de confiance en soi, l’arbitrage permet de faire de nombreuses rencontres enrichissantes et, pourquoi pas, d’arriver au plus haut niveau. 

C.G. : Je vais poursuivre mes activités liées à l’arbitrage d’abord en continuant à être arbitre assistant vidéo en ligue 1 mais aussi observateur des arbitres près de la DTA (dans un premier temps les jeunes arbitres fédéraux espoirs jusqu’au mois de juin).

Au niveau régional je suis membre de la commission régionale des arbitres et je suis responsable des jeunes arbitres de ligue. 

J’essaie, entouré d’une équipe de bénévoles, de contribuer à la progression de nos jeunes arbitres normands.