Bénévole du Mois : Laurent Roney à l’honneur

Publié le 27/08/2018

Mise en place par la LFA, l’opération « Bénévoles du Mois », relayée par la Ligue et ses Districts se poursuit encore cette saison et continue de mettre à l’honneur ceux qui œuvrent pour notre Football. Aujourd’hui, c’est Laurent RONEY que le District de l’Eure met à l’honneur.

Cet article a été repris sur le site du District de l’Eure.

La vie de nos clubs et des instances au travers de nos bénévoles

Les bénévoles sont les forces vives de notre football et le moteur de notre discipline. Retrouvez régulièrement, dans ces colonnes, le portrait de ces hommes et de ces femmes qui œuvrent au sein de nos clubs ou de nos instances.  

Aujourd’hui, nous vous proposons de faire connaissance avec Laurent RONEY, Dirigeant du Beuzeville A.C.

DEF : Pour les quelques personnes qui pourraient ne pas vous connaître, pouvez-vous vous présenter ?
Laurent RONEY :
Je m’appelle Laurent Roney, j’ai 52 ans. J’ai débuté le football au CS Honfleur, ville dont je suis originaire, (né dans une famille de marins pêcheurs), avant d’arriver comme entraîneur joueur au Beuzeville AC en 1991, une commune où je suis salarié à mi temps au Beuzeville AC omnisports. Je suis moniteur diplômé de football et de tennis, mais également journaliste indépendant. J’ai démarré le football à l’âge de 8 ans à Honfleur et n’ai jamais arrêté de jouer, et suis resté fidèle à ces 2 clubs, sauf une parenthèse à Epernay lors de mon service militaire.

DEF : Pouvez-vous nous détailler votre parcours de bénévole ?
LR : Jeune joueur senior à Honfleur, j’ai commencé à passer mes diplômes d’entraîneur, incité par mon entraîneur de l’époque. D’abord initiateur puis titulaire du BE1, j’ai eu la responsabilité de l’équipe cadets qui évoluait le dimanche matin, puis de l’école de football. A Beuzeville, j’ai été 25 ans durant entraîneur joueur senior mais aussi responsable de l’école de foot, de la préformation,  du futsal et coordinateur du club.

DEF : Qu’est-ce qui vous a incité à vous investir dans le milieu associatif et du football en particulier ?
LR :
L’amour du sport en général et du football en particulier, avec une véritable passion pour ce jeu. Les valeurs que peut véhiculer un sport collectif m’intéressent, et le fait que mes deux frères aînés jouaient déjà au football m’a sans doute influencé. Et puis j’ai eu très vite le goût de transmettre mes connaissances, aux plus jeunes comme aux adultes. La vie d’un groupe et sa gestion apportent beaucoup sur le plan humain et sont souvent passionnants à  vivre. Comment guider un groupe, le faire adhérer et progresser vers un projet, avec ses différents caractères et personnalités, vers un objectif commun. Comment se comporter, sportivement et humainement, dans la victoire comme dans la défaite. Observer, écouter, agir, tout est intéressant à vivre au sein d’un groupe de joueurs ou d’un club.

DEF : Quelles sont vos fonctions actuelles dans votre club ou dans les instances du football ?
LR : Pour mieux nous adapter au football d’aujourd’hui, il nous était nécessaire d’évoluer. La commune de Beuzeville a quasiment doublé son nombre d’habitants en 20 ans et se trouve au centre de la toute nouvelle Normandie après la réforme des régions. Du coup, l’an passé nous avons compté près de 280 licenciés, et même si nous restons un « club familial  », il fallait forcément faire évoluer notre fonctionnement pour accueillir autant de monde, tant sur le plan des  infrastructures que sur celui de l’encadrement. Je suis donc désormais responsable sportif et administratif du club, et nous avons beaucoup travaillé cette saison déjà avec la création de commissions, le début d’un projet de section féminine, des animations comme la création d’un album de vignettes, une convention à venir avec le HAC, la gestion de notre club house dont nous avons désormais la jouissance, la tenue d’animations en collaboration avec la municipalité, ou le retour des panneaux publicitaires autour du terrain, 25 dès cette saison grâce à l’accueil bienveillant que nous ont réservé les commerçants locaux. Mais pour tout cela, il a fallu s’entourer et j’ai la chance que de nombreux joueurs, seniors ou vétérans, aient bien voulu s’investir et faire un travail important.  Mais nous ne sommes qu’au début de ce projet, et nous allons mettre l’accent sur le volet sportif et le fair play, avec dès cette année l’application stricte d’un règlement intérieur signé par les joueurs en début de saison.

DEF : Avez-vous une anecdote à nous  citer pour illustrer ce parcours ?
LR :
En 25 ans,  avec près de 2000 entraînements , des centaines de matches et des milliers de kilomètres à travers le département,  les anecdotes sont évidemment nombreuses, joyeuses ou moins joyeuses. Il y a notamment eu ce match de coupe de l’Eure à l’autre bout du département où l’arbitre avait rangé nos licences dans une pochette pour que l’on puisse repartir rapidement et je me suis aperçu le mercredi suivant qu’il ne s’agissait pas de nos licences ! Et comme le dirigeant adverse n’a pas souhaité faire la moitié du chemin,  nous avons fait confiance à la Poste et heureusement nos licences sont arrivées comme prévu le samedi matin !  Et parmi les souvenirs joyeux, notre victoire en coupe de l’Eure en 1998, et le retour vers Beuzeville avec nos supporters, où nous nous sommes arrêtés plusieurs fois sur la route au son de « i will survive », comme un symbole de la victoire nationale quelques semaines plus tard en coupe du Monde ! Mais c’est  aussi des centaines de souvenirs avec mes dirigeants dont notre emblématique président Lucien Bougon, qui a assuré la touche jusqu’à 80 ans passés, et pour qui j’ai énormément d’affection, tout comme son épouse Evelyne. Notre stade porte aujourd’hui le nom de Lucien Bougon, et j’en remercie la municipalité, qui nous a toujours soutenu dans nos souhaits ou nos actions. Avec également des moments plus douloureux, comme la perte de deux de nos dirigeants partis bien trop tôt : Anthony Doublet et Pascal Leroux.

DEF : Quel regard portez-vous sur le bénévolat ?
LR :
Il est la base même de notre sport et des associations en général.  Il est un fondement du fonctionnement de notre milieu associatif et j’espère qu’il existera un jour un statut du bénévole. Le positionnement des matches de Ligue 1 le dimanche va encore un peu plus nous compliquer la tâche pour en trouver ! Le bénévole qui passe une vie entière au club comme il y a quelques décennies n’existe plus ou est très rare. Il faut aujourd’hui vraiment un « projet club » pour attirer de nouveaux bénévoles, en essayant d’être un facilitateur pour eux et que leur tâche ne soit pas trop contraignante mais au contraire qu’ils puissent s’épanouir dans cette fonction.

DEF : Avec le recul et votre expérience de la fonction,  avez-vous un message à faire passer pour stimuler des vocations de bénévole ?
LR :
Donner de son temps pour l’autre, pour les enfants notamment, est enrichissant et leur satisfaction doit agir comme un moteur pour le bénévole. On ne devient pas bénévole pour attendre quoi que ce soit en retour mais cela engendre de belles émotions et nous apprend à mieux nous connaître. Parfois également ça ouvre des portes et cela permet de belles rencontres et des échanges multiples. Plus que jamais le bénévole est un vecteur essentiel et il doit être au centre des priorités d’un club et ce quelque soit son âge. Le bénévolat aide à acquérir des compétences et de l’expérience qui seront forcément bénéfiques. Et se consacrer à l’autre reste une des plus belles choses qui soit.

Par Nicolas de Fortescu

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