Coupe de France : « Ne rien calculer, ne pas laisser de place au hasard »

Publié le 28/04/2018

Le 8 Mai prochain aura lieu une finale de Coupe de France inédite, entre les Herbiers et le Paris SG, orchestrée par un Normand, Mikaël LESAGE. Une reconnaissance pour le Falaisien qui officiera pour la première fois de sa carrière en Central au Stade de France.

L’occasion pour nous de faire un point avec celui qui est, en plus d’être Arbitre Professionnel, Conseiller Technique en Arbitrage à la Ligue de Normandie.

LFN : D’abord, félicitations. Et comment as-tu réagi à ta nomination en tant que Central pour la Finale ?
Mikaël LESAGE : Merci. C’était d’abord une surprise au goût de joie et de bonheur évidemment ! Un peu inespéré par rapport à mon parcours tardif (Fédéral 1 depuis 2012, ndlr) mais ça fait bien plaisir quand même. On espère toujours participer à des moments uniques comme celui-ci et c’est vrai que cette année, plusieurs éléments laissaient à penser que ça pouvait être mon année. La progression, les performances et puis, malheureusement pour eux, l’élimination des Caennais en demi-finale, ont fait que j’avais mes chances…

LFN : Comment considères-tu cette désignation justement ?
ML : Je vois ça comme une reconnaissance surtout. Certains parlent de récompenses, mais pour moi, ça ne sent jamais très bon ce terme… et même si je ne serai pas Arbitre Professionnel pendant 10 ans encore, et que je viens de prolonger mon contrat, je me dis que c’est un aboutissement. J’ai fait énormément de sacrifices pour en arriver là. Pour rester au haut-niveau, c’est beaucoup de travail, des entrainements quotidiens, de l’implication ou encore de l’abnégation. Il ne faut rien calculer et prendre les choses comme elles viennent, à un moment donné, ça paie !

LFN : Comment abordes-tu cette Finale inédite, entre deux équipes complètement opposées ?
ML : Je suis encore plus content de voir une Finale pareille ! Ce sont deux mondes opposés avec, Goliath, le plus gros budget de Ligue 1, face à David, le Club Amateur. J’ai beau être Arbitre Professionnel, ce monde amateur, je le connais. J’en viens et je travaille aussi dedans tous les jours à la Ligue de Normandie. Alors, je trouve le symbole encore plus beau… Paris gagne tout dans les compétitions Nationales mais les Herbiers ont fait un parcours exceptionnel, et c’est ça la magie du ballon rond. C’est la Coupe de France, la fête du Football Français ! Après, sur le plan sportif, j’aborderai ça comme un match de Championnat et j’espère passer le plus inaperçu possible, que le résultat se fasse de lui-même, sans aléa extérieur.

Travail, sérieux et abnégation sont les maitres-mots de Mikaël Lesage | Crédit FFF

LFN : Tu formeras un nouveau quatuor arbitral pour l’occasion. Tu connais tes collègues ?
ML : Nous serons plus qu’un quatuor, puisqu’il y aura aussi l’assistance vidéo, pour une première en Finale de Coupe de France. Je les connais assez bien même si ce ne sont pas des Arbitres avec qui j’ai l’habitude de tourner. Mais ce qui est bien c’est que la DTA nous a mis également ensemble ce week-end en Ligue 1 à Monaco (Samedi 28 Avril – 35ème journée). Et puis ensuite, nous aurons une préparation commune de 3 jours histoire d’être sur la même longueur d’onde et ne rien laisser au hasard !

LFN : Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour cette Finale ?
ML : Que ce soit un beau match. Après, je veux évidemment rester fidèle à mon image, être le plus discret possible pendant cette rencontre et prendre du plaisir. Je vais vivre un moment particulier… il y aura près de 40 000 personnes pour soutenir chaque club, moi, j’aurais seulement une quarantaine de personnes qui viendront me voir, mais je veux partager ce moment avec eux. Je penserai à eux évidemment, ma famille, mes amis ou encore mes collègues. C’est unique mais c’est un bonheur qu’on pourra partager !

LFN : Pour finir, quels conseils donnerais-tu à tous les jeunes Arbitres qui te suivent ?
ML : Il ne faut jamais rien lâcher et y croire toujours un peu plus ! Savoir aussi se fixer des objectifs atteignables et pas des ambitions démesurées. On finit par progresser, et voir tout ça à la hausse, parce que le travail et le sérieux, ça paie forcément à un moment donné. Après, il faut toujours une bonne étoile au-dessus de soi, parce que le facteur chance joue forcément. Sans blessures ni bobos, c’est évidemment plus simple… Et avec un brin de passion, ça aide !

Merci beaucoup Mikaël pour cet entretien et rendez-vous donc le 8 Mai au Stade de France pour la Finale de la Coupe de France. Bon match !

Par Nicolas de Fortescu

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